L’approche globale de la santé en milieu scolaire (AGSMS) est un cadre de référence reconnu internationalement pour aider les élèves à améliorer leurs résultats scolaires, tout en abordant la question de la santé en milieu scolaire de manière planifiée, intégrée et holistique.

Le cadre de référence de l’AGSMS aide les éducateurs, les professionnels de la santé, le personnel scolaire, les élèves et d’autres personnes à collaborer pour créer un environnement qui fait de leur école le milieu le plus propice qui soit pour apprendre, travailler et se divertir. Il est important de souligner que l’AGSMS n’exige pas davantage de travail. Elle constitue seulement une façon de travailler qui devient une pratique quotidienne.

L’approche globale de la santé en milieu scolaire:

  • reconnaît que les jeunes en bonne santé apprennent mieux et obtiennent de meilleurs résultats;
  • comprend que les écoles peuvent exercer une influence directe sur la santé et les comportements des élèves;
  • encourage les choix de vie sains et favorise la santé et le mieux-être des élèves;
  • intègre la santé dans toutes les dimensions de l’école et de l’apprentissage, en reconnaissant que la santé ne se définit pas seulement par l’absence de la maladie;
  • établit des liens entre les enjeux et les systèmes des secteurs de la santé et de l’éducation; et nécessite la participation et l’appui des familles et de la communauté en général.

Quelle est l’origine de l’AGSMS?

Les principes de l’approche globale de la santé en milieu scolaire (AGSMS) sont tirés de deux documents de l’Organisation mondiale de la Santé : la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé de 1986 et la Déclaration de Jakarta de 1997. La Charte d’Ottawa a été signée lors de la toute première Conférence internationale pour la promotion de la santé, qui avait eu lieu à Ottawa. Signée lors d’une conférence ultérieure, la Déclaration de Jakarta reprenait les principes de la Charte d’Ottawa, tout en renforçant l’importance de combiner de nombreuses stratégies pour promouvoir la santé. Les deux documents parlent de la promotion de la santé en général et ont été retenus pour guider l’élaboration de programmes d’écoles en santé.

La Charte d’Ottawa est particulièrement pertinente, car les écoles constituent un milieu idéal pour encourager la participation, l’éducation et le développement de compétences personnelles et du pouvoir d’agir dans un milieu encourageant. En matière de promotion de la santé, l’approche axée sur le « milieu » permet de viser la communauté scolaire tout entière plutôt que la personne.

La Déclaration de Jakarta reconnaît le besoin d’établir des partenariats entre différents secteurs à tous les niveaux, et elle décrit les éléments clés de la promotion de la santé, dont :

  • une approche axée sur le milieu qui offre des pistes pratiques pour mettre en place des stratégies globales;
  • la participation active aux initiatives de promotion de la santé et de prise de décision.

En intégrant l’AGSMS à la pratique quotidienne, les écoles en santé apprennent à planifier, à coordonner et à offrir des activités et des stratégies qui favorisent la santé des écoles, sans ajouter à la charge de travail. Lorsqu’elles effectuent une évaluation de leurs progrès et de l’amélioration de la santé et de l’apprentissage des élèves au fil du temps et qu’elles y réfléchissent, les écoles en santé peuvent mieux planifier les prochaines initiatives. L’adoption de l’AGSMS peut grandement améliorer la santé des élèves, de l’école et de l’ensemble de la collectivité.

Secteurs de l’AGSMS

L’AGSMS dépasse largement le cadre de la salle de classe. Ses mesures, qui relèvent des quatre secteurs d’intervention distincts, mais interreliés ci-après, englobent la communauté scolaire toute entière :

Relations et milieu – Ce secteur d’intervention porte sur 1) le milieu social, comme la qualité des relations et le mieux-être émotionnel et 2) les espaces physiques de l’école, comme les bâtiments, l’équipement et les terrains à l’extérieur.

Enseignement et apprentissage – Ce secteur d’intervention ne porte pas sur les « enseignants » et les « élèves », mais plutôt sur les occasions d’enseignement et d’apprentissage, dans la classe et à l’extérieur, qui aident à approfondir les connaissances et les compétences permettant d’améliorer la santé et le mieux-être.

Partenariats communautaires – Ce secteur d’intervention porte sur les rapports entre l’école et la collectivité, dont les parents, les autres écoles, les organismes communautaires et les professionnels de la santé. Il peut aussi porter sur les partenariats dans l’école, entre diverses classes par exemple.

Politiques en vigueur dans les écoles – Ce secteur d’intervention porte sur les politiques, les règlements, les procédures et les codes de conduite de la province, du district, de l’école ou de la salle de classe qui contribuent à établir un milieu scolaire sûr et bienveillant, tout en soutenant la santé et le mieux-être des élèves.

      

Les quatre secteurs d’intervention de l’AGSMS ont été adaptés à partir de ceux du Consortium conjoint pancanadien pour les écoles en santé (CCES), afin de mieux convenir aux éducateurs et aux élèves de la Colombie-Britannique. Le CCES est un partenariat entre le gouvernement fédéral et les ministères de la Santé et de l’Éducation de la plupart des provinces et territoires du Canada. Le cadre de référence créé par le CCES est approuvé par l’Organisation mondiale de la Santé. Pour en savoir plus sur le CCES, cliquez ici.

Quels sont les avantages de l’AGSMS?

La recherche montre de façon constante que la santé et l’éducation sont liées1. Les enfants et les jeunes ne peuvent réaliser pleinement leur potentiel à titre d’apprenants si leur santé physique, mentale, intellectuelle ou émotionnelle est compromise.

De la même façon, l’apprentissage exerce une influence positive sur la santé des élèves, tant à court terme qu’à long terme. Par exemple, non seulement les élèves qui mangent des aliments sains et font régulièrement de l’exercice physique apprendront mieux, mais ils adopteront aussi des habitudes saines qui seront bénéfiques pour leur mieux-être la vie durant.

La recherche montre qu’une AGSMS peut aider les écoles2 à obtenir ce qui suit :

  • de meilleurs résultats d’apprentissage pour les élèves;
  • une santé et un mieux-être améliorés pour les élèves, les éducateurs et le personnel;
  • un apprentissage et un enseignement plus efficaces;
  • un milieu scolaire plus coopératif et solidaire.

Les avantages s’étendent au-delà de l’école et des élèves. Comme l’AGSMS fait participer les partenaires et les fournisseurs de services de la collectivité, qui offrent souvent leurs services aux familles des élèves et à d’autres, l’adoption d’une AGSMS peut aussi encourager3 :

  • le sentiment de bénéficier d’un meilleur soutien de l’école;
  • de meilleurs comportements et choix en matière de santé, à la maison et dans la collectivité;
  • de meilleures ressources et possibilités;
  • l’établissement de réseaux uniques de services et de programmes pour tous;
  • une compréhension améliorée des liens entre le programme d’études et les réalités de la vie.

Pour en savoir plus sur les avantages de l’AGSMS, visitez la page Recherche du site de Healthy Schools BC. Veuillez noter que la plupart des études sont en anglais.

Qui peut participer?

Le partenariat est l’un des plus importants aspects de l’AGSMS. Tous les membres de la communauté scolaire collaborent afin de maximiser les avantages et faire de l’école le meilleur endroit possible pour apprendre, travailler et se divertir.

En plus des élèves, des familles, des éducateurs et du personnel de l’école, les partenaires de la création d’une école en santé peuvent comprendre :

  • des spécialistes de la promotion de la santé;
  • des infirmières de la santé publique;
  • des diététistes et des nutritionnistes communautaires;
  • le personnel des parcs locaux ou des installations de loisirs locales;
  • des entreprises locales (p. ex., pour donner de l’équipement sportif ou commanditer des activités);
  • des groupes d’intérêt locaux (p. ex., club de jardinage, club d’échecs);
  • d’autres fournisseurs de services communautaires qui soutiennent et encouragent la santé et le mieux-être des élèves et du personnel.

1Hertzman, C. et Power, C. (2005). A Life Course Approach to Health and Human Development. Healthier Societies: From Analysis to Action (p. 83 à 106). New York : Oxford University Press.

2Stewart-Brown, S. (2006). What is the evidence on school health promotion in improving health or preventing disease and specifically what is the effectiveness of the health promoting schools approach? Copenhague, Bureau régional de l’OMS pour l’Europe. (Rapport du Health Evidence Network; à http://www.euro.who.int/document/e88185.pdf, consulté le 26 février 2011).

3Epstein, Joyce et coll. (2008). School, Family and Community Partnerships: Your Handbook for Action. Thousand Oaks, Californie : Corwin Press.